Description de la conférence
9h15 : Courte présentation avant la projection du film suivie d’une intervention par Joëlle Dusseau.
Niveaux : À partir de la 2nde
Matières : Histoire et géographie, Enseignement moral et civique (EMC), Français, Espagnol
En Occident ou en Orient, hier et aujourd’hui, des pouvoirs fanatiques d’inspiration religieuse ont appliqué avec une violence inouïe une répression arbitraire envers les femmes. Le film, inspiré de faits authentiques, dénonce avec justesse et sans complaisance l’oppression par l’enfermement et la diabolisation.
Début du XVIIe siècle. Les bûchers flambent en Aquitaine. Comme ils flambent dans toute l’Europe où se développe une phobie obsessionnelle : les sorcières sont partout et, derrière elles, le Diable. En 1609, Henri IV envoie Pierre de Lancre juger la sorcellerie en Pays basque. C’est un homme de 56 ans, conseiller au parlement de Bordeaux, imbibé de culture classique, fasciné par l’étrange. Pendant des semaines, le juge traque les sorcières, les torture jusqu’à l’aveu, cherche, l’aiguille à la main, la « marque du Diable ». Car ce n’est pas le Moyen Age qui fait périr les sorcières, c’est le beau XVIe siècle, c’est le classique XVIIe. Derrière la hideur des procès, des tortures et des exécutions, il y a toute la délirante logique, toute la gravité de juges pétris d’humanisme, en robe, à chaperons fourrés…Le Juge et les sorcières pales, Joëlle Dusseau
Présentation de l’intervenante
Joëlle DUSSEAU est agrégée d’histoire et docteur ès lettres, elle a fait un doctorat d’Etat sur Jules Verne et a travaillé sur les XIXe et XXe siècles. Elle a mené de front recherche universitaire et carrière politique. Cette ancienne sénatrice, qui fut aussi conseillère régionale et générale, s’est beaucoup investie dans l’action sociale et les droits des femmes. Parmi ses ouvrages : Le juge et les sorcières pales (Sud Ouest Editions, 2002 • Sciences humaines & sociales)
Présentation du film
Les Sorcières d’Akelarre
De Pablo Agüero. France / Argentine / Espagne. 2020. 1h32. VOSTF. Format : DCP. Copie : Avec Alex Brendemühl, Amaia Aberasturi, Daniel Fanego…Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
« J’ai réalisé que les films et livres sur la chasse aux sorcières reproduisaient tous, d’une manière ou d’une autre, le discours des inquisiteurs. J’ai alors ressenti l’urgence de nous mettre dans la peau des victimes, des femmes, pour faire le premier film de sorcières sans sorcières. Depuis mes premiers court-métrages, je traite la lutte de femmes rebelles pour survivre dans une société répressive. […] Mon parti pris était de concevoir ce film comme s’il parlait d’une réalité contemporaine, autant dans la mise en scène que dans la caractérisation des personnages. […] Le film est conçu comme une bataille des Lumières contre l’obscurantisme. Ces femmes accusées de sorcellerie ont une pensée plus rationnelle et plus proche de notre esprit contemporain que ces hommes imprégnés de religion. Elles sont dans une connaissance concrète de la réalité, que je n’ai justement pas voulu mythifier en les représentant comme des guérisseuses, mais simplement comme des jeunes femmes éprises de liberté. » ⎥ Pablo Agüero