Description de la conférence
Conférence à 18h30 (durée : 1h30) suivie du film « Eiffel » en avant-première (contactez votre cinéma pour connaître l’heure exacte de la projection).
Gustave Eiffel a laissé son nom à la postérité grâce à la tour qu’il a construite pour l’Exposition universelle de 1889. Constructeur audacieux d’édifices et d’ouvrages d’art dans le monde entier, promoteur des technologies nouvelles, défenseur acharné de l’industrialisation, mais aussi homme de sciences, il jette les fondements d’une pensée renouvelée de l’ingénierie. Son œuvre influence fortement ses contemporains et ses successeurs et reste, de nos jours, d’une grande actualité. Sa biographie par Frédéric Seitz permet de confronter ses travaux avec notre regard d’aujourd’hui, et par là même de percer les mystères de la naissance et de la permanence de son mythe.
Présentation de l’intervenant
Frédéric Seitz, architecte DPLG honoraire et professeur des universités honoraire, est spécialiste de la ville et de l’architecture contemporaines. Il a été chercheur à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et membre du Centre de Recherches Historiques (laboratoire EHESS et CNRS) et professeur à l’École Spéciale d’Architecture et à l’Université de Technologie de Compiègne. Il a notamment publié La Tour Eiffel. Cent ans de sollicitude (Belin, 2001), Le Trocadéro, les métamorphoses d’une colline de Paris (Belin, 2005) et Gustave Eiffel : le triomphe de l’ingénieur (Armand Colin, 2014).
Présentation du film
Eiffel – en avant-première
De Martin Bourboulon · France · 2021 · 1h49 · Format : DCP · Copie : Pathé · Avec Romain Duris, Emma Mackey…
À la fin des années 1880, Gustave Eiffel vient de collaborer à la construction de la Statue de la Liberté, et doit concevoir quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition universelle de Paris de 1889. Lui qui ne s’intéressait qu’au projet du métropolitain, il change d’avis en recroisant la route de son amour de jeunesse. Cette relation interdite l’inspire à changer l’horizon de Paris pour toujours.
Ce biopic très libre du plus célèbre ingénieur français est avant tout un concentré de romanesque : un projet fou, pharaonique et visionnaire, qui ne sera évidemment pas compris en son temps ; une histoire d’amour empêchée mais plus forte que les interdits ou les obstacles ; et le récit du parcours hors normes d’un individu modeste poussé par des rêves qui le mèneront vers la grandeur. Et si le film a le souffle du romantisme et l’ampleur d’une narration largement nourrie de fiction, c’est surtout la reconstitution d’une époque (l’Exposition Universelle) et celle d’un chantier unique et d’une construction entrée dans la mythologie nationale qui fascine et frappe les esprits. Le réalisateur ne manque pas de moyens pour recréer la progressive élévation de ce la plus célèbre des tours, mais aussi les dangers, incertitudes et difficultés qui menacent à tout moment la concrétisation de ce projet utopique. Le film fait d’abord du monument le symbole physique d’un amour muselé et de la liberté d’un homme, et pose de façon plus large et intemporelle la question de la perception publique de projets qui transforment l’espace commun. Pris dans ces vents contraires qui entravent l’accomplissement de ses ambitions et fantasmes, Gustave Eiffel est incarné par un Romain Duris que l’on aime à retrouver dans un rôle d’envergure, celui de l’un de ces rêveurs passionnés et en avance auxquels le temps donne finalement raison. À ses côtés, on découvre avec ravissement le charisme rayonnant de la jeune actrice franco-britannique Emma Mackey. Après une double incursion dans le registre de la comédie (Papa ou Maman 1 et 2), le réalisateur Martin Bourboulon demeure attaché au récit populaire et semble emprunter aujourd’hui une voie plus épique et historique, puisqu’il s’est lancé à la suite d’Eiffel dans une adaptation en deux volets des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, dans laquelle on retrouvera d’ailleurs Romain Duris au sein d’une distribution de prestige.
