
Description de la conférence
18h30 : Projection en avant-première du film Un simple accident directement suivie d’un entretien avec la spécialiste du cinéma iranien Asal Bagheri.
En 2024, la couverture de l’Unipop, c’était Les Graines du figuier sauvage, M. Rasoulof était en visioconférence, le film avait récolté le Grand Prix du jury à Cannes et dépasserait les 600 000 entrées. M. Rasoulof (Un homme intègre, Le Diable n’existe pas), successivement condamné à un an de prison pour propagande, puis interdit de sortie du territoire et enfin à huit ans de prison pour « collusion contre la sécurité nationale », réussit en 2024, à quitter le territoire pour Cannes. En 2025, dans un contexte politique pour le moins tendu, Jafar Panahi reçoit la Palme d’or pour Un Simple accident, 25 ans après avoir reçu le Lion d’or pour Le Cercle et l’Ours d’or pour Taxi Téhéran en 2015. Il fait lui aussi l’ouverture de notre saison unipop. Jafar Panahi a, de son côté, été condamné à 6 ans de prison pour propagande anti-régime en 2010, puis placé en liberté conditionnelle, enfin arrêté avant d’être libéré après une grève de la faim et de la soif en 2023. Il y a un mystère autour du cinéma iranien : comment un pays soumis, depuis si longtemps, à une oppression doublée d’une répression impitoyable, peut-il produire un cinéma aussi inventif, marquant, fort et… libre ?
Docteure en sémiologie et linguistique, Asal Bagheri est spécialiste du cinéma iranien et auteure de la thèse Les relations homme/femme dans le cinéma iranien postrévolutionnaire. Elle traduit et sous-titre des films iraniens et aide à la programmation de différents festivals du cinéma iranien.
Présentation du film
Un simple accident – En avant-première (sortie 01 octobre 2025)
De Jafar Panahi · France, Luxembourg, Iran · 2025 · 1h42 · Copie : Memento
Avec Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi…
Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.
« Mes films concernent ce qui se passe dans la société, dans l’environnement dans lequel je vis. Donc évidemment, quand on m’enferme en prison, cela va se retrouver dans le cinéma que je ferai. (…) Je fais des films en fonction de ce que je vis, ce que j’étais en train de vivre se retrouverait forcément d’une manière ou d’une autre dans un film. La deuxième expérience de la prison m’a changé encore plus profondément. En sortant, je me suis senti obligé de faire un film aussi pour ceux que j’avais rencontrés en cellule. Je leur devais ce film-là. J’en parle à partir de mon expérience personnelle, mais cette expérience est synchrone de ce qui s’est passé simultanément dans la société iranienne en général, avec la révolution Femme-Vie-Liberté à partir de l’automne 2022. Énormément de choses ont changé au cours de cette période. » – Jafar Panahi