Description de la conférence
Film à 18h30 suivi de la rencontre à 20h avec le réalisateur Mahamat-Saleh Haroun et l’actrice Rihane Khalil Alio animée par François Aymé.
Il y a un véritable plaisir à retrouver le cinéma de Mahamat-Saleh Haroun. Un cinéma humaniste sans esbroufe, un miroir de l’Afrique, du Tchad qui n’a pour boussole que l’honnêteté intellectuelle et l’empathie pour les personnages. Haroun creuse son sillon, avec constance et ténacité. Mais surtout avec une belle réussite : il fait surgir l’émotion, l’attachement comme les fruits magnifiques de son travail de mise en scène. Le grand changement avec Lingui, les liens sacrés qui succède donc à Daratt ou à Un Homme qui crie, c’est que Haroun se penche ici sur le sort des femmes. Une mère célibataire cherche par tous les moyens à financer l’avortement clandestin de sa jeune fille. De cette inextricable situation sociale condamnée par la religion et le voisinage, le cinéaste réalise un drame tendu, un suspense à l’africaine où l’on tremble pour deux femmes qui risquent leur vie à tout instant. Haroun pointe l’intrusion des impératifs religieux dans l’intimité la plus stricte et dénonce un patriarcat traumatisant (excision, viol et interdiction de l’avortement). Les actrices Achouackh Abakar et Rihane Khalil Alio livrent une interprétation exceptionnelle de justesse.
Présentation du film
Lingui, les liens sacrés – en avant-première ! Suivie de la rencontre.
De Mahamat-Saleh Haroun. 2021. 1h27. Format : DCP. Copie : Ad Vitam. Avec Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio…
Le film est présenté en compétition Officielle au Festival de Cannes 2021.
Dans les faubourgs de N’djaména au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance…