
Description de la conférence
18h30 : Projection en avant-première du film L’Étranger directement suivie d’une rencontre avec le réalisateur François Ozon et de la comédienne Rebecca Marder
François Ozon est l’un des cinéastes les plus doués de sa génération passant du drame à la comédie, de la chronique à l’adaptations littéraire. Il est aussi l’un des réalisateurs les plus prolifiques et réguliers (24 films en 25 ans !), mais aussi l’un des plus fidèles du Jean Eustache. C’est sa 6e venue en six ans, après Grâce à Dieu en 2019, Été 85 en 2020, Tout s’est bien passé en 2021, Mon crime en 2023 et Quand vient l’automne en 2024. Autant dire qu’il est chez lui à Pessac, sachant qu’en plus il a souvent la bonne idée de venir accompagné de ses interprètes. Pour son 25e titre, François Ozon a mis la barre très haut : adapter l’un des romans français les plus lus au monde, traduit dans 66 langues : L’Étranger (1941) d’Albert Camus. Renoir, Bergman, Bolognini, Losey et Brooks s’y sont cassés les dents avant que Visconti ne relève le gant pour un résultat décevant. Ozon s’y attelle quatre décennies plus tard avec un regard sur la période coloniale algérienne qui a bien changé. Il convoque des habitués de sa « troupe », Rebecca Marder (Mon crime), Pierre Lottin (Quand vient l’automne) et dans le rôle de Meursault, Benjamin Voisin, qu’il a révélé dans Été 85, et qui incarne donc, cet homme étranger au monde qui l’entoure, détaché de tout, à commencer par l’annonce qui ouvre le récit « Aujourd’hui, maman est morte ».
Présentation du film
L’Étranger – En avant-première (sortie 29 octobre 2025)
De François Ozon · France · 2025 · 2h Copie : Gaumont
Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin…
D’après le roman d’Albert Camus
Alger, 1938. Meursault, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès, vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…
François Ozon donne à voir le livre d’Albert Camus dans un récit respectueux de sa narration et de son propos, y injectant par petites touches, le rappel du contexte d’une société algérienne coloniale ségréguée. Il plonge le spectateur dans une photographie contrastée, stylisée même avec un noir et blanc saturé et splendide. Et surtout, il dépeint avec un mélange d’audace et de questionnement ce personnage étranger à toute empathie.